Célébration de l'Ashura à Nabatiyeh, sud Liban.
24 octobre 2015











































L'Ashura est une commémoration en l'honneur du martyr de Hussein durant la bataille de Kerbala en 680, massacré sauvagement pour avoir refusé de se soumettre au calife Omeyyade Yazid. Elle a lieu le 10e jour de l'année dans le calendrier musulman (ashara veut dire 10 en arabe). Hussein est devenu la figure du rebelle chez les chiites. Pour honorer son martyr, la tradition veut que les participants se frappent le front et se fassent saigner. Ils tournent en rond, par groupes, s'arrêtant pour prier à la Husseiniyat. A la fin de la matinée, une grande pièce de théâtre remet en scène la mort de Hussein. Au Liban, seul le mouvement Amal et les plus religieux maintiennent la tradition du saignement. Le Hezbollah l'a proscrite à ses membres, et aucun drapeau de l'organisation ne figure parmi les cérémonies. Le mouvement chiite préfère commémorer l'événement de manière politique, lors de grands rassemblements où son leader Hassan Nasrallah fait de grands discours publics. Au delà du spectacle marquant du sang qui coule, c'est une grande commémoration rassemble dans la rue tous les chiites, de tous âges et tous sexes, réunis autour d'une même douleur qui fait écho à l'oppression subie par la population chiite, qui jusqu'à il y a quelques années encore était cantonnée aux métiers les plus durs, et largement ignorée par une classe politique dont elle ne faisait pas partie. Aujourd'hui encore, cette mémoire est fortement ancrée dans les esprits, même si les chiites partagent avec les sunnites du Akkar, les Palestiniens et les travailleurs immigrés de faire partie des catégories les plus défavorisées de la population.
Cette année, la commémoration se fait sous haute tension à cause des menaces d’attentats proférées par les groupes takfiristes que combat le Hezbollah en Syrie. Trois jours avant, une cellule terroriste qui projetait des attentats a été démantelée.
Cette année, la commémoration se fait sous haute tension à cause des menaces d’attentats proférées par les groupes takfiristes que combat le Hezbollah en Syrie. Trois jours avant, une cellule terroriste qui projetait des attentats a été démantelée.