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Diyarbakir, vue aérienne. On distingue le quartier de Sur, entouré de murailles, où ont eu lieu de violents combats de décembre à début mars. Diyarbakir (Amed), Environ 5000 familles ont été déplacées suite aux combats dans Diyarbakir et aux attaques de l'armée turque sur Sur et d'autres quartiers. Ces familles sont aidées par des associations, comme l'association ROjava qui avait plus l'habitude de s'occuper des réfugiés du Kurdistan syrien. Peu d'entre elles touchent des aides de l'état, tout au plus 500TL pour le loyer comme Arife. Avec ses 6 enfants et son mari, elle a du fuir Sur sans pouvoir rien emporter avec elle. Aujourd'hui elle a honte de son dénuement, et peur de la police. Son mari, vendeur ambulant, ne travail plus depuis que son chariot a été détruit il y a 3 mois. Diyarbakir (Amed), Quartier de Seyitlik. Zubeyda Atar est Rom, elle ne parle que le kurde. Elle habitait à Sur. Après le début des combats en décembre, elle est restée une dizaine de jours enfermée chez elle avec ses 6 enfants. Ils n'avaient plus rien à manger, quand la police a autorisé les habitants à quitter le quartier. Son mari en prison depuis plusieurs années ne pouvant l'aider, son frère est venu l'assister. En quittant le quartier, la police les a menacé de prendre les enfants pour les emmener à l'orphelinat. Quelques jours plus tard, alors qu'il lui cherchait une autre maison dans le quartier de Baglar, Zubeyda a reçu un coup de fil de la police disant que son frère avait été poignardé. Les circonstances ne sont pas claires, d'autant que des combats avaient démarré dans ce district. Il venait d'avoir un bébé, sa femme l'a abandonné à ses beaux-parents et est retournée dans sa famille. Zubeyda n'a plus aucune aide ni revenu, si ce n'est l'état qui lui verse chaque mois 500TL pour son loyer. Les combats commençat à gagner son quartier, elle ne sait pas combien de temps elle va rester là. Youssef, son fils le plus âgé, a été rescolarisé, mais loin de leur logement. Diyarbakir (Amed), Quartier de Sur. Rue Gazi. Ces femmes attendent la restitution des corps de membres de leurs familles tués durant les combats. L'état, via le bureau du gouverneur, refuse de rendre les corps sous prétexte que les personnes tuées étaient des terroristes. Quand bien même certains n'étaient que des enfants, adolescents, ou d'autres des personnes âgées. Diyarbakir (Amed), Quartier de Sur. A l'association Dicle Firat, les familles des victimes attendent de récupérer les corps de leurs proches. Certains sont dans l'attente depuis 3 mois. BIen que les combats aient cessé depuis près de 15 jours, la zone est toujours inacessible aux habitants. Les familles des victimes s'inquiètent de l'évacuation des débris par des engins de chantier, ils craignent que les corps de leurs proches ne soient mélangés aux gravats emmenés sur un site près de l'université, comme c'est arrivé à Cizre. Les représentants des familles se préparent aussi à un combat juridique pour qu'elles puissent récupérer la garde d'une vingtaine d'enfants arrachés à leurs proches et placés de force dans des orphelinats suite aux combats. Diyarbakir (Amed), Quartier de Sur. La famille de Cihat Morgül a quitté Sur il y a environ3 mois pour un quartier plus sûr. Les 15 personnes sont parties sans rien, abandonnant toutes leurs affaires là-bas. Au moment de partir, Cihat n'était pas à la maison et personne ne savait où il était. La police menaçant de fermer le quartier, la famille a du partir en le laissant derrière. Ils ont eu des nouvelles le jour où son nom a été cité à la télé dans une liste de personnes tuées. Il avait 14 ans. Le père de Cihat est abattu. Pour lui, il n'existe plus de droits humains en Turquie. Jusque dans la mort, l'état, en refusant de rendre les corps, humilie les gens. Il en appelle à l'Europe pour faire pression sur le gouvernement turc afin que cesse l'oppression sur la population. Diyarbakir (Amed), Quartier de Sur. Abdullah, 52 ans, tient une photo de son fils Gündüz. Gündüz Akmeşe avait 28 ans. Il venait de se marrier et n'habitait plus le disctrict de Sur. En décembre, au début des combats, il est revenu aider sa soeur à quitter Sur lors d'un cessez-le-feu. Mais les combats ont repris sans qu'il puisse quitter le quartier. Une vingtaine de jours plus tard, son père a appris sa mort à la télé. Son figurait parmi une liste de personnes que la police affirmait avoir été tuées. Sa famille attend depuis 2 mois et demi de récupérer son corps. Diyarbakir (Amed), Quartier de Sur. Mustafa Chukur tient le portrait de sa fille Rozerin. Elle avait presque 17 ans quand elle a été tuée. Il la présente comme une jeune fille vivante, qui aimait l'école, l'art, écrire, et s'intéressait à l'histoire de sa famille, forcée de quiter son village durant la guerre civile des années 90. Début décembre, Rozerin, qui habitait un autre quartier, est partie étudier chez une amie à Sur, mais celle-ci se préparait à partir. Elle n'a pas eu le temps de rentrer chez elle avant que la police ne décrète un couvre-feu sur le quartier. Pendant quelques jours, elle a été hébergée par une famille, jusqu'à ce qu'un sniper l'abatte sur le perron de la porte, alors qu'elle prenait l'air dans le jardinet de la maison où elle s'abritait. La famille qui l'hébergeait a téléphoné à son père pour l'informer que son corps, avec d'autres, avait été enterré par les YPS (jeunes combattants kurdes du quartier qui avaient déclaré l'autonomie) faute de pouvoir être récupéré et sorti du district, la police l'interdisant. Son père craint que ses restes ne soient emmenés avec les débris des combats et enterrés dans un espace près de l'université. Diyarbakir (Amed), Quartier de Sur. Dessin de Rozerin Chukur. Elle avait presque 17 ans quand elle a été tuée. Il la présente comme une jeune fille vivante, qui aimait l'école, l'art, écrire, et s'intéressait à l'histoire de sa famille, forcée de quiter son village durant la guerre civile des années 90. Début décembre, Rozerin, qui habitait un autre quartier, est partie étudier chez une amie à Sur, mais celle-ci se préparait à partir. Elle n'a pas eu le temps de rentrer chez elle avant que la police ne décrète un couvre-feu sur le quartier. Pendant quelques jours, elle a été hébergée par une famille, jusqu'à ce qu'un sniper l'abatte sur le perron de la porte, alors qu'elle prenait l'air dans le jardinet de la maison où elle s'abritait. La famille qui l'hébergeait a téléphoné à son père pour l'informer que son corps, avec d'autres, avait été enterré par les YPS (jeunes combattants kurdes du quartier qui avaient déclaré l'autonomie) faute de pouvoir être récupéré et sorti du district, la police l'interdisant. Son père craint que ses restes ne soient emmenés avec les débris des combats et enterrés dans un espace près de l'université. Diyarbakir (AMed), quartier de Sur. Diyarbakir (Amed), quartier de Sur. Niyat est tailleur. Depuis le début des combats, le commerce est en chute libre. Comme beaucoup d'autres commerçants, il pense que l'objectif de l'état est d'asphyxier l'économie du quartier pour forcer les gens à partir et les commerçants à mettre la clé sous la porte. Diyarbakir (Amed), quartier de Sur. Habitants quittant leur maison. Diyarbakir (Amed), quartier de Sur. Avant les combats, la rue de Gazi était pleine de monde, surtout au moment de Newroz, et la place de la mosquée remplie de buveurs de thé. Aujourd'hui, elle est presque déserte, et patrouillée par des policiers en armes. Diyarbakir (Amed), quartier de Sur. Avant les combats, la rue de Gazi était pleine de monde, surtout au moment de Newroz, et la place de la mosquée remplie de buveurs de thé. Aujourd'hui, elle est presque déserte, et patrouillée par des policiers en armes. Diyarbakir (Amed), Quartier de Sur. La partie encore fermée du quartier de Sur est visible au loin. Les forces spéciales turques ont planté des drapeaux sur les toits, manière de signifier leur conquête du terrain, comme en pays colonisé. On aperçoit les bâtiments détruits par de violents combats. Diyarbakir (Amed), Quartier de Sur. Le couvre feu a été levé dans cette partie du quartier de Sur, où l'on peut constater la violence des combats qui ont fait rage. Sur est le quartier historique de Diyarbakir, localisé à l'intérieur des murailles de la vieille ville. En mars 2016, il fallait passer par des contrôles et fouilles aux checkpoints de police installés aux portes du quartier pour y pénétrer. La population devait subir les humiliations quotidiennes des (souvent) jeunes policiers. Malgré que les combats soient terminés depuis plus d'une semaine, une partie de Sur était encore inaccessible, les rues barrées par des policiers surarmés et fermées par de grandes bâches empêchant de voir ce qui se tramait derrière. Diyarbakir (Amed), entrée du quartier de Baglar placé quelques jours sous couvre-feu. Diyarbakir (Amed). Davut était instituteur à Sur. Juste avant le couvre feu, les enseignants ont reçu un message leur ordonnant de quitter la zone. Il a été réaffecté à une autre école. Sa femme Sonja, professeur d'allemand à l'université, a vu son nouveau contrat annulé après avoir signé une pétition d'universitaires en faveur de la paix. Diyarbakir (Amed), Quartier de Seyitlik Diyarbakir (Amed), Quartier de Seyitlik, Maison de quartier (mala gel). Des jeunes attendent le soir pour participer une célébration de Newroz autour d'un feu. Ces célébrations de rue sont interdites par la police. Diyarbakir (Amed), Quartier de Seyitlik. Des jeunes ont posé des pavés pour ralentir l'avancée d'éventuels véhicules de police. Diyarbakir (Amed), Quartier de Seyitlik.Les habitants du quartier se rassemblent autour d'un traditionnel feul de Newroz. Ces célébrations de rue sont interdites par la police. Celle-ci ne durera qu'une quinzaine de minutes avant que la foule ne se disperse à l'approche de véhicules de police. Diyarbakir (Amed), Quartier de Seyitlik.Les habitants du quartier se rassemblent autour d'un traditionnel feul de Newroz. Ces célébrations de rue sont interdites par la police. Celle-ci ne durera qu'une quinzaine de minutes avant que la foule ne se disperse à l'approche de véhicules de police. Diyarbakir (Amed), Quartier de Seyitlik.Les habitants du quartier se rassemblent autour d'un traditionnel feul de Newroz. Ces célébrations de rue sont interdites par la police. Celle-ci ne durera qu'une quinzaine de minutes avant que la foule ne se disperse à l'approche de véhicules de police. Diyarbakir (Amed), Quartier de Seyitlik.Les habitants du quartier se rassemblent autour d'un traditionnel feul de Newroz. Ces célébrations de rue sont interdites par la police. Celle-ci ne durera qu'une quinzaine de minutes avant que la foule ne se disperse à l'approche de véhicules de police. Diyarbakir (Amed), Fête du Newroz 2015. Cette année, la fête de Newroz qui marque le nouvel an kurde, symbole de renaissance et de résistance pour ce peuple, se déroule dans un contexte particulièrement tendu. Depuis décembre 2015, l'était turc assiège et bombarde des quartiers entiers de villes kurdes, où populatins civiles comme militants sont indistinctement massacrés, et soumet l'ensemble de la population kurde à un violente répression. D'un autre côté, la peur d'un attentat suicide de daesh est dans toutes les têtes. Malgré tout, même si ils sont moins nombreux que les années passées, les Kurdes se rejoignent à Amed, capitale du Kurdistan, pour fêter Newroz et célébrer leur résistance. Diyarbakir (Amed), Fête du Newroz 2015. Cette année, la fête de Newroz qui marque le nouvel an kurde, symbole de renaissance et de résistance pour ce peuple, se déroule dans un contexte particulièrement tendu. Depuis décembre 2015, l'était turc assiège et bombarde des quartiers entiers de villes kurdes, où populatins civiles comme militants sont indistinctement massacrés, et soumet l'ensemble de la population kurde à un violente répression. D'un autre côté, la peur d'un attentat suicide de daesh est dans toutes les têtes. Malgré tout, même si ils sont moins nombreux que les années passées, les Kurdes se rejoignent à Amed, capitale du Kurdistan, pour fêter Newroz et célébrer leur résistance. Diyarbakir (Amed), Fête du Newroz 2015. Azadi signifie liberté en kurde.

Amed, un Newroz sous pression...

Mars 2016